12 juillet 2024

Enquête discrimination et VSS : résultats de l’enquête menée par le CNG

Le Centre National de Gestion a mené une enquête nationale auprès des directrices et directeurs de la fonction publique hospitalière sur l’accès aux responsabilités, les discriminations et les violences sexistes et sexuelles (VSS). Au total, 1171 directrices et directeurs ont répondu à cette enquête, soit environ 27 % de tous les directeurs exerçant en établissement. Le profil des répondants est globalement représentatif des trois corps gérés.

Accès aux responsabilités. – Cette enquête vient objectiver un fort souhait des directeurs d’accéder à des responsabilités supérieures, mais avec une disparité importante selon le sexe : 52 % pour les femmes contre 69 % pour les hommes. Les hommes s'y sentent généralement mieux préparés que les femmes. Les femmes (54 %) ont davantage l’impression que les hommes (47 %) de voir leurs capacités ou compétences mises en doute, bien que le taux soit élevé dans les deux cas ; cette impression est plus importante chez les DH et D3S que chez les DS. Par ailleurs les hommes se déclarent mobiles sur un plus grand périmètre géographique que les femmes. On observe également de forts écarts de perception entre les femmes et les hommes sur divers aspects professionnels. Ainsi, les hommes pensent beaucoup moins que les femmes que le leadership puisse être différemment perçu par un recruteur selon le sexe du candidat, pensent que les femmes rencontrent des difficultés particulières, liées au fait d’être une femme, pour leur progression de carrière, ou encore qu’à compétences égales entre plusieurs candidats, la maternité réelle ou possible ou les aspects familiaux puissent être un frein au recrutement. 

Discriminations. – Dans le contexte professionnel en général, les principales discriminations qui sont ressenties par les directeurs portent : 1) sur l’âge (31 % de tous les répondants, mais de manière plus importante chez les femmes et les jeunes générations) ; 2) le sexe ou l’identité de genre (28 %, mais de manière plus importante chez les femmes et les jeunes générations) ; 3) les origines (11 %). Les femmes s’estiment soit davantage victimes de discrimination, soit sont moins sûres que les hommes de ne pas en être victimes.

Plus particulièrement dans le cadre d’une mobilité ou tentative de mobilité, les types de discriminations mis en avant sont les mêmes bien que de manière moins importante : 1) sur l’âge (26 % de tous les répondants, mais de manière plus importante chez les femmes et en début et fin de carrière) ; 2) le sexe ou l’identité de genre (17 %, mais de manière plus importante chez les femmes et les générations plus avancées dans la carrière ; 3) les origines (11 %). Les femmes s’estiment soit davantage victimes de discrimination, soit sont moins sûres que les hommes de ne pas en être victimes.

Violences sexuelles et sexistes (VSS). – 29 % des directeurs se disent avoir été victime d’au moins une VSS au cours des 3 dernières années mais les écarts entre femmes et hommes sont extrêmement importants : 42 % des femmes (303) déclarent avoir été victimes, contre 9 % des hommes (40). Dans 77 % des cas, les auteurs des faits sont un ou des hommes. Au total, près de 900 phénomènes (témoignages de sexisme ou fait de VSS vécu une ou plusieurs fois) ont été déclarés dans le cadre de cette enquête : 39 % en tant que témoin de sexisme et 61 % en tant que victime de VSS, balayant tout le spectre des VSS. Les faits sont évoqués/signalés dans 57 % des cas. Parmi les faits ayant été évoqués/signalés à des tiers, dans 31 % des cas, des conséquences sur l’auteur sont connues (recadrage, procédure disciplinaire, procédure pénale, autre), quasi exclusivement pour ce qui concerne des faits où les personnes sont témoins de sexisme et non elles-mêmes victimes. Lorsque les faits évoqués/signalés le sont en tant que victimes (exclusion de « témoin de sexisme »), des conséquences sont connues dans 13 % des cas à l’encontre des auteurs.

Des résultats détaillés seront communiqués progressivement au cours des prochaines semaines sur LinkedIn et notre site internet.

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